Une croisière animé (réservé à Kara et Keledan)...et Phoenix

Mine de plomb Messages : 164 Date d'inscription : 08/02/2010 Age : 30

La jeune femme qui sortit par les grandes portes était loin de ressembler à ce qu’elle aurait du être. Portant une courte robe noir déchirée aux genoux, avec un col en V, les pieds nus, ne portant aucun bijou, seulement quelques dagues, les yeux en flammes, elle ressemblait à une chasseresse.
Lorsqu’elle dépassa les portes, grandes ouvertes, tous les regards se tournèrent vers elle. Un grand feu trônait au milieu d’une assemblée de loup. Quatre formes humaines étaient agenouillées en son centre, un sac recouvrant leurs têtes. Les membres de la meute leurs faisaient face, sans détourner le regard. Trois autres personnes se retrouvaient dans leurs dos, dont l’une était Sélène, remarqua Phoenix. Elle était vêtue de la même tenue qu’elle, hormis le fait qu’elle ne rentrait pas aussi bien dans sa robe que Phoenix, les deux autres étaient de jeunes garçons portant un simple pantalon. Derrière eux se tenait le feu, puis devant eux, Érik se leva à la venue de Phoenix. Il lui fit signe de prendre place avec les 3 autres, ce qu’elle fit sans hésiter.
Érik leur fit face et commença à parler :

-Louveteau! Vous avez enfin atteint l’âge de faire partie de la meute. En ce soir de pleine lune, vous subirez votre première transformation ainsi que l’épreuve qui déterminera si vous ferez partit des nôtres, il tourna son regard vers Phoenix, ou si vous serez mis à l’écart. Chacun de vous devra nous ramener le cœur de l’être humain qui vous à été assigné. Si vous revenez, une grande soirée vous y attendra, si vous échouez, ne prenez pas la peine de revenir.

Il fit un bref signe de la tête à une femme, habillé d’une robe brune aussi déchirée que la sienne, et celle-ci s’avança vers les humains. Elle enleva un par un les sacs de sur leurs têtes. C’était tous des hommes, excepté l’humaine qui se tenait devant Sélène. Mais lorsque la femme retira enfin le sac de sur la tête de l’homme en face de Phoenix, elle lui sourit à pleine dents. Sous le sac apparut le visage mortifié de Bill! Phoenix ne réagit pas et resta de marbre. Ensuite, la femme prit un long couteau et le tendit au premier garçon, qui se plaça devant sa victime pour lui entailla le bras. Ainsi de suite, ils firent une brève entaille sur les bras de leurs prochaines victimes. Lorsque ce fut au tour de Phoenix, Érik arrêta le geste de la femme, qui lui remit le couteau avant de se remettre dans les rends. Aussitôt que l’entaille fut faite, l’éclats dans les yeux des membres de la meute changèrent. Leurs yeux prirent alors des teintes argentés ou d’orées. Les louveteaux commencèrent à s’emballer et fixèrent des regards suppliants à Érik qui s’adressa aux humains :

-Si vous atteignez la plage, vous aurez la vie épargnée. COUREZ!!

Aussitôt dit, les humains partirent à courir. Les louveteaux leurs laissèrent une longueur d’avance avant de partir, euphorique, à courir dans la forêt, lançant des cris de joies. Phoenix resta de marbre, immobile. Érik s’approcha d’elle et entailla le bras de Bill, qui gémit quelque peu. C’est alors que la respiration de Phoenix s’accentua. Ses yeux se mirent à briller d’une lueur sauvage. Elle regarda Bill s’enfuir en courant, se reteint, puis attendit la voie d’Érik tout prêt de son oreille :

-Attrape-le! et tu verras ton souhait se réaliser!

À ses mots, Phoenix partit à grande enjambés. Elle n’eut aucune difficulté à retrouver la trace de Bill, n’étant pas à sa première chasse. Mais bientôt, le goût de la chasse et le pouvoir de la lune firent effet sur Phoenix et elle s’élança dans les airs pour atterrir sur ses pattes de loup blanc.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le loup atterrit sur le dos de Bill, le faisait basculer sur le sol. Il se tourna et frappa le cou de la bête pour l’éloigner et se retourna sur ses genoux. Le loup pencha la tête vers l’avant et montra ses crocs de manière menaçante.

-Pitié! Soit gentille! Pitié!

Ne perdant plus de temps, le loup couru sur sa proie et mordit le cou de sa victime, qui tomba sur le dos, le regard vide, pendant que le loup le dévorait vivant. Le loup hurla alors de victoire, puis, après l’avoir un peu déchiqueté, il reprit sa forme humaine. La bouche de la jeune femme était couverte de sang et coulait sur tout son cou et son torse. Ses yeux n’avaient néanmoins plus rien d’humain et ils prirent bientôt la même teinte d’orées que ceux d’Érik. Son instinct avait pris le dessus. Elle regarda le corps avec convoitise et un sourire aux lèvres. Elle sortit une de ses dagues et poignarda sans remord le torse de Bill pour en sortir son cœur. Elle le prit et résista à la tentation de le manger. Elle se leva et laissa derrière elle la dépouille de son vieil ami.

Lorsqu’elle arriva, Sélène et un autre louveteau étaient là, maculés de sang, et semblaient enfin prêts à fêter leurs victoires. Le cœur de leurs victimes se promenant dans l’assemblée. Kara sortit des bois et se dirigea droit sur Érik, qui constata aussitôt avec ravissement le changement fait en elle. Un sourire sauvage aux lèvres, il prit le cœur de ses mains et le lança dans la foulée.

-Nous avons un nouveau membre dans la meute! Cria-t-il.

Tous hurlèrent dans un hurlement de loup assourdissant, puis une musique étrange se mit à jouer. Une musique entraînante et sauvage. Les loups se dispersèrent pour former des groupes. D’un côté ils buvaient, d’un autre partait à courir l’un après l’autre dans les bois, surement à la rechercher des corps laissés, d’autres s’étaient mis à s’embrasser fougueusement et à faire des choses à ne pas faire devant tant de gens, puis d’autres s’étaient mis à danser. Mais d’une bien étrange façon. Ils étaient deux par deux, se collant l’un sur l’autre, suivant le rythme de la musique. L’euphorie et la sauvagerie avaient pris place en cette nuit de pleine lune. Kara, quant à elle, n’avait pas quitté des yeux ceux d’Érik, devenu comme elle aussi d’orées que l’or, puis s’était très rapproché d’elle pour lui tourner autour.

-Je suis content que tu ais enfin laissé ton instinct sortir de toi.

-Assez de parole.

Kara se tourna vers lui et lui prit la main pour se rapprocher plus du feu. Elle se colla à lui, et bougea sur le rythme. Ses hanches dessinaient des tours, elle s’accrochait aux bras forts d’Érik pour pencher son dos pour ensuite revenir vers lui. Se retournaient pour glisser sur son corps, au torse nu. Lui l’a regardait d’un regard féroce et de convoitise. Elle, s’enflammait et devenait de plus en plus attiré par tout ce qui se passait autour d’eux. Une des bretelles de sa robe tomba, mais elle n’en teint aucunement compte et continua à se frotter sur lui. Puis, dans un mouvement où elle levait les bras, il les emprisonna dans les siens et lui vola un long et dangereux baiser et suivit à son tour la danse de Kara. Descendant et remontant ses mains sur le frêle corps de la louve, suivant ses courbes. Puis, il prit sa jambe droite qu’il leva pour la coller sur sa cuisse, fit basculer le dos de Kara légèrement vers l’arrière et lécha avec sa langue la traînée de sang, partant du décolleter et finissant sur son menton. Il lui vola alors un autre baiser, qui finit par une morsure que Kara lui fit. Un sourire aux lèvres, ils se dévisagèrent, Érik d’excitation et Kara d’amusement. Puis, elle se mit à courir, poursuivit par Érik. Elle entra dans la forêt et se changea en loup. Arrivée à une petite clairière, elle s’arrêta, sur ses gardes et vit arrivé un énorme loup au pelage noir. Les deux loups tournèrent sur eux-mêmes, s’affrontèrent du regard, puis se sautèrent dessus et firent l’amour sauvagement.

Les randonnées sur les toits d’une ville, puis d’une ruelle à une autre étaient le décor familier de Keledan. On ne devenait pas l’as des voleurs sans savoir exploiter les voies d’évasions que l’essentiel des gardes des régions civilisées d’Izildor n’arrivait pas à utiliser. Et une cité qui possédait autant de bâtiments en ruine offrait d’autant plus de prises, en raison des murs fissurés et des empilements de débris, que l’opération apparaissait à l’elfe comme une simple balade de santé.

Enfin, c’est ce qui lui aurait semblé, s’il n’y avait pas eu la constante menace de tomber nez à nez avec un loup-garou qui verrait en lui un casse-croûte agréablement exotique. Il ne devait pas y avoir beaucoup d’elfes, sur cette île.

Son capuchon rabaissé, il fonçait, son objectif en tête, repensant aux passages nébuleux qu’il avait consulté avant le départ du Dame Kali. Lycaon était tellement paranoïaque qu’il avait construit deux palais; le premier, magnifique, impressionnant et tape-à-l’œil, se dressait à la vue de tous uniquement pour les apparences. Le vrai palais, lui, se trouvait caché dans les falaises qui surplombaient la baie, accessible que par le tunnel personnel de l’ancien roi et par un autre passage que Keledan espérait trouver.

Si ce passage s’avérait bloquer, pour une raison ou une autre, il lui faudrait tenter sa chance par le faux palais, celui-là même qui servait de nid aux loups-garous.

Un autre bond le propulsa contre la paroi fissurée d’une haute tour qu’il entreprit d’escalader, profitant du si grand nombre de prises que c’en était trop facile. Malgré tout, l’elfe marqua une pause une fois au sommet de l’édifice et admira les ruines autour de lui.

Toute une civilisation réduite à ça par la folie d’un seul homme.

Trêve d’apitoiement, s’arracha-t-il à la fascination après une demi-heure. Le voleur ignorait ce que les lycanthropes de cette île faisaient lorsque le jour arrivait, mais s’ils continuaient d’arpenter les rues à la lumière…

Une autre pensée du visage de Kara parvint à son esprit. Bon sang, c’était bien la pire femme à trouver fascinante : une loup-garou alpha, rien que ça! Néanmoins, il dut admettre qu’il détesterait avoir à la tuer. Enfin, sa survie importait beaucoup…si cette extrémité s’avérait nécessaire, Keledan s’assurait de ne pas abimer un tel visage…ce serait criminel.

La descente de la tour fut un peu plus délicate, car l’autre côté était recouvert de mousse très glissante. Dès qu’il en eut l’occasion, l’elfe se jeta sur un toit tout proche, mais jura avec effroi lorsque ce toit pourri par les âges s’écroula sous son poids, l’entraînant vers le bas dans un chaos d’échardes de bois et de poussière. Lorsque son dos heurta douloureusement une surface dure, il resta paralysé quelques minutes en écoutant son souffle court. Au-dessus de sa tête, Keledan voyait le trou par lequel il était entré. Deux étages plus hauts…

Par l’Enfer, il avait de la chance de ne pas s’être brisé tous les os du corps. L’elfe grimaça de douleur lorsqu’il se redressa et se massa les tempes afin de reprendre plus vite ses esprits; il sentit son cœur manquer un battement lorsqu’il sentit un liquide chaud couler sur son visage. Une brève vérification visuelle le lui confirma : il saignait.

Du sang. Dans un milieu de prédateurs. Que pouvait-il lui arriver de pire?

Un léger feulement lui donna la réponse, et c’est avec angoisse qu’il se retourna pour tomber nez à nez avec le plus gigantesque loup qu’il eut vu dans sa longue vie. Loup, en effet, car cet animal-là ne possédait pas dans son regard la même lueur de sinistre intelligence que ses cousins lycanthropes. Cela n’en faisait pas moins un adversaire dangereux pour un elfe seul.

Le loup solitaire grogna davantage devant cette proie potentielle, ce qui laissa à Keledan le temps de dégager un de ses couteaux de son étui. Si cette bestiole pouvait bien se laisser égorger tranquillement…mais il ne fallait pas rêver.

Keledan bondit le premier et empoigna l’animal sauvage par son coup musculeux et recouvert de fourrure rêche. Surpris, le loup effectua une embardée violente pour le déloger, mais en vain. Le voleur parvint à saisir à pleine poignée le poil du dos, s’assurant ainsi de ne pas être éjecté trop vite. Comprenant vite que sa méthode actuelle ne fonctionnait pas, le loup changea de tactique et entreprit de se rouler au sol en grognant sauvagement. Finalement mis à terre, l’elfe parvint de justesse à se mettre sur le dos et à bloquer les dangereuses mâchoires qui claquèrent à deux centimètres de son visage. Les bras en feu à devoir retenir la bête, Keledan poussa finalement un cri de colère au moment d’enfoncer sa lame sur le côté du crâne du loup.

Projeté contre le sol sous l’impact, le loup poussa une plainte aiguë non sans rappeler celle d’un chien battu et gémit pathétiquement en se convulsant sous la douleur. Keledan cracha un peu de sang au sol avant de s’accroupir devant son adversaire vaincu et retira sa lame juste assez vite pour reporter un coup. Le dernier.

Idiot. Il s’était trop focalisé sur le danger des loups-garous, et il n’avait pas songé un instant aux autres créatures de l’île. Les loups de Denera ne devaient pas s’en prendre aux membres de la meute, et ces derniers devaient en faire autant. Qui sait ce que ces monstres bouffaient pour devenir aussi gros?

Il fallait continuer.

À peine venait-il de se relever qu’il sentit qu’on le plaquait douloureusement au sol, et cette fois, il lâcha son couteau. Son nouvel adversaire, par le poids qu’il exerçait sur son dos, n’était pas bien lourd, mais il faisait preuve d’une force peu commune. Se pourrait-il que…?
-Bonne nuit, elfe, souffla une voix féminine qu’il reconnut avec un frissonnement d’horreur.

Un choc sourd sur sa tête l’envoya directement au royaume des rêves.

***

Lorsqu’il revint à lui, une terrible douleur lui assaillait le crâne, résultat du choc qui l’avait assommé. La première chose qu’il réalisa, c’est qu’il était attaché avec de lourdes chaînes métalliques et suspendu au plafond à une hauteur qui l’obligeait à se tenir debout. Dans son dos, un mur en pierre rugueuse. Devant lui, une vue sur la forêt de l’île. Et un peu plus loin…

Les falaises. Il était arrivé à destination. Malheureusement, il n’était pas en état de faire quoi que ce soit.

Une silhouette bondit devant lui avec une célérité effrayante. Keledan reconnut le visage de cette femme lycanthrope à l’apparence de demi-elfe. Sélène, il crut se rappeler. En temps normal, elle aurait pu paraître attirante; mais avec sa chevelure sale et ébouriffée, ses habits en lambeaux et le sang croûté qui recouvrait une bonne partie de son corps, ajoutés au regard meurtrier qu’elle lui jetait, Keledan n’arrivait pas à la voir autrement que comme ce qu’elle était : un animal sauvage.
-Ta sale putain de compagne a tout gâché! cracha-t-elle en lui décochant une gifle qui lui laissa de longues marques d’ongles sur la joue.

Elle parlait sa langue! Comment était-ce possible?
-Plaît-il? demanda l’elfe en se forçant de sourire. De qui…

C’était la mauvaise chose à dire, car Sélène le saisit par le col et lui décocha un coup de tête qui le laissa étourdit pendant un moment. Malgré tout, il s’autorisa un commentaire suffisant :
-Merde, vous savez combien cette veste m’a coûté?
La loup-garou renifla avec mépris et entreprit de faire les cent pas devant lui, se lançant dans un sermon qui sonnait plus comme un monologue qu’autre chose.
-Il m’avait choisi. J’avais attiré son attention, après de longues années de séduction. Érik ne choisit pas ses compagnes au hasard. Pour un noble descendant de Lycaon, il lui faut une compagne digne de lui…
-Pardon? coupa Keledan. Érik descend du roi maudit?

Sa réflexion lui attira un autre coup, à l’estomac cette fois. Sélène était folle de rage.
-Cette garce de Phoenix…elle débarque du jour au lendemain, et aussitôt, s’arrange pour séduire mon mâle! Elle veut être la femelle Alpha…elle a ruiné des années d’efforts!
-Par les Enfers, s’exclama l’elfe, que cette insipide histoire de jalousie commençait à ennuyer, quel rapport avec moi? Je me contrefiche de savoir qui votre grand chef a envie d’avoir dans sa couche!
-C’est toi qui as amené cette parvenue jusqu’ici. Déjà pour cela, je vais te punir en te dévorant. Mais cette Phoenix est tendre…elle est trop contaminée par sa moitié humaine, et ses sentiments la perdront. Tu vas me servir de moyen de vengeance sur elle!
-Minute, vous faites fausse route, répondit Keledan, légèrement affolé. Je n’ai rien à voir avec elle. Je l’ai enlevé contre son gré. Bon sang, je suis à peu près sûr qu’elle ne me fait aucunement confiance, et que mon sort la laisserait de marbre.

C’est pour cela qu’il avait pris une garantie. Une garantie qu’il n’était même pas sûr de posséder encore, puisque sa geôlière lui avait confisqué tout son équipement.

Sélène s’approcha de lui, un étrange sourire sur les lèvres. Puis, elle lécha longuement le sang qui coulait toujours sur sa joue, poussant même un grondement approbateur.
-Oui, je vais adorer cela…mais pas avant la pleine lune. À ce moment-là, je serai enfin un membre de la meute. Et Phoenix verra bien combien elle a fait une erreur en revenant ici.

Sur ses derniers mots, Sélène repartie à toute vitesse, laissant le pauvre elfe attaché au milieu de nulle part, si près de son but…et d’une fin plus que probable.

Profitant qu’il était seul, Keledan autorisa enfin ses larmes à couler.

Mine de plomb Messages : 164 Date d'inscription : 08/02/2010 Age : 30

Malheureusement pour Kara, leur échange passionné ne dura pas toute la nuit, car sa sauvagerie ne résidait pas tant dans le plaisir physique. N’ayant plus aucun contrôle, elle préférait bien mieux la bagarre. Son animosité était beaucoup trop élevée pour se concentrer sur ce qu’ils faisaient et tout ce que Kara désirait, c’était du sang. Hors, lorsqu’Érik s’écarta d’elle, elle profita de ce moment pour lui balancer un coup de pied au torse, l’envoyant valser sur le dos. Érik, qui aurait habituellement rit, n’eut aucune réaction. Ce qui était étrange. Elle se releva et se dirigea à petit pas vers lui pour découvrir qu’il était étendu, inconscient. Il devait s’être cogné la tête sur une roche. Kara eut un petit rire sec, sans émotion. Puis, elle remit sa robe du mieux qu’elle put et se dirigea vers le grand feu. Là, plus rien n’allait. C’était une des débauches les plus féroces qu’elle ait eu jamais vue de sa vie. Elle repartit aussitôt, dégoûtée par ce spectacle.

Elle se dirigea vers le château et s’enfuit dans la chambre qu’on lui avait offerte. Puis, soudainement, comme si la lune avait eu un pouvoir sur elle, Kara fut assaillit d’images. Plus elle traversait les couloirs, plus ils se transformaient sous ses yeux, comme dans un mirage. Kara tourna sur elle-même, comme pris d’un vertige, comme si elle était assaillit de souvenir. Un souvenir d’un lointain passé. L’image d’un enfant courant dans le couloir lui apparut soudain, elle s’arrêta au bout du couloir, un sourire aux lèvres et lui fit signe de la suivre. Le mirage disparut tout comme le reste. Kara cligna des yeux, comme si elle venait de rêver. Que venait-il de se passer? Peut-être était-ce ce nouveau changement en elle qui l’avait aidé à ouvrir plus les yeux?
Elle suivit le chemin que l’enfant avait parcouru et arrivé au bout, elle tourna à gauche. Elle suivit son instinct et parcourra encore quelques corridors avant d’arrivée devant deux grandes portes en bois bien solide. Elle abattit son pied dessus et le bâtant s’ouvrit. De là, une nouvelle vision s’abattit sur elle. Elle entra dans l’énorme chambre composé d’un grand tapis de sois et d’un énorme lit et se dirigea vers le fond. Là, elle déplaça un tableau représentant un homme tenant une tête coupé dans une main, et le laissa tomba sur le sol. Caché derrière, un tunnel apparut, quelque peu étroit et sinistre. Elle parvint à s’y faufiler aisément, sans embrouille. L’intérieur était moisi, mais cela ne l’empêcha pas de continuer. ..

Arrivée au bout, elle rencontra un obstacle, qui devait être un second tableau qu’elle poussa d’un coup de poing. Puis, Kara atterrit dans une petite chambre sans meubles. Elle s’avança et regarda la lumière de la lune filtré à travers la fenêtre. Au loin, elle vit des falaises. C’était-elle rendue si loin? Une odeur familière flotta soudain dans l’air, interrompant le fil de ses pensées. Elle se retourna et l’a suivit, sur ses gardes. Le chemin qu’elle suivit l’a mena vers une autre sale, ou un autre trou dans le mur laissait entrer la lumière du soir. Là, enchaîné au plafond, un corps pendouillait. Tournant la tête de côté, l’odeur familière émanait de lui. Elle s’approcha de lui, le sentit, mais ne réussit pas à l’accorder à sa mémoire. Il leva quelque peu la tête et s’il lui parla, elle ne l’entendit pas. Sa vision se brouillait, les images dansaient à côté d’elle. Kara lâcha un râle, tourna le dos à l’homme, et se tint la tête entre ses mains en tombant à genoux.
Elle reprit quelque peu ses esprits lorsqu’elle entendit une voie plus familière à ses oreilles.

-Comme on se retrouve. SALE CATIN!

Le coup qu’elle reçut au visage et qui l’envoya valser sur le mur de côté suffit à la réveiller. Elle se releva aussi vite qu’elle était tombé et bondit sur Sélène, qui était partit d’un grand rire fou.
Mais Kara fut atteins d’un nouvel étourdissement qui lui fit perdre l’équilibre. Au lieu de tomber sur Sélène, elle atterrit juste à côté. Elle lâcha un autre râle qui s’étouffa sous le coup de pieds que Sélène lui envoya au ventre.

-Tu aimes mon nouveau tour de magie! , lui cria-t-elle, dans sa langue.

Kara se laissa frapper, encore et encore, puis sans que Sélène ne s’en aperçoive, elle attrapa sa cheville entre deux coups et la fit tomber sur le dos avant de la faire traîner jusqu’à elle. Là, elle l’a prit par la gorge et l’étrangla. Mais un son horrible sonna dans son tympan gauche. Sa tête tomba au sol comme une masse. Sélène se releva, toujours fringante et souriante. Elle s’approcha de Keledan et lécha sa joue mouillé.

-Mmm. Le dîner est servit. J’espère que tu vas apprécier le spectacle.

Kara cligna des yeux. Une colère noir lui prit, sans savoir pourquoi, puis elle réussit à faire abstraction de son oreille, qui commençait à saigner et réussit à saisir Sélène et à l’envoyer valser contre le mur d’en face d’un coup de pied. Celle-ci se releva, un grognement sortit de sa gorge et elle se prépara à charger. Kara se tint dos à Keledan, penchée vers l’avant, de manière protectrice. Lorsque Sélène fit un mouvement, celle-ci chargea.

La transformation qui s’opéra fut si rapide qu’elle parut n’avoir eut lieu. Deux loups se sautait maintenant l’un sur l’autre, l’un au pelage blanc immaculé de sang, l’autre d’un brun pâle, tout aussi immaculé de sang. Kara semblait plus grande que l’autre loup, mais celle-ci ne se laissait pas faire. Elle sautait sur l’autre avec autant d’agilité et de force que son adversaire. Bientôt elles se retrouvèrent même à l’extérieur de la salle. Après avoir claqué des dents, grognés et tombé, et malgré l'étourdissement de Kara, ce qui la déconcentrait, celle-ci réussit à prendre le dessus et elle réussit à lui planter ses crocs dans la gorge de la jeune femme plusieurs fois. Puis, elle lâcha un hurlement de loup, à vous glacer le sang, et boita vers la salle où se trouvait l'individu, tout en restant collé contre le mur.

Tout en s'approchant de lui, elle reprit son apparence. La robe en lambeaux, pas une seule partie n'avait été épargné par les giclés de sang. Elle était en piteuse état. Son oreille avait arrêté de saigner, mais son malaise restait présent. Elle réussit finalement mais avec peine à atteindre l'homme. Elle puisa alors dans ses dernières forces, s'agrippa du mieux qu'elle put sur ses chaînes et les arracha du plafond, libérant ainsi l'elfe. Kara se laissa alors tombé contre le mur du fond, toujours aussi étourdis. Ses mains tremblaient, sa vue se brouillait. Prit d'un mal indescriptible, elle se prit la tête entre ses mains. Mais que se passa-t-il? Combattait-elle se côté inconnu à elle. Son instinct animal. Cette part d'humanité qui voulait revenir.
Elle essayait tant bien que mal de reprendre son souffle, mais rien ne marchait. Elle revoyait sans cesse des images, soit du cœur de Bill qu'elle avait arraché, sans aucun remord, soit l'enfant qui marchait dans un somptueux palais et qui lui faisait toujours signe de la suivre...

Revenant soudain à la raison, Kara se releva et attrapa par la gorge l’elfe, le poussa contre le mur en le soulevant de terre. Ses yeux dorés étincelaient de colère et d’incompréhension. Elle le regarda droit dans les yeux et lui dit d’une voie dur, qui ne semblait pas provenir d’elle :

-Qui es-tu? Pourquoi ne t’ais-je pas tuée moi-même? Pourquoi t'ais-je sauvé la vie?
......

-Tu ne me semble pas inconnue. Mais les souvenirs se mélangent..Tu voie la fille?

Elle pointa dans la direction où se trouvait l'enfant, mais pour l'elfe, il ni avait rien...Puis, aussi soudainement qu'elle l'avait attrapé, elle le relâcha. Pris d'un nouveau vertige, elle s'aggrippa contre le mur et sans ajouter un mot, elle abandonna l'elfe et suivit l'enfant dans le couloir, se demandant où il pourrait l'a mener....

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